Le personnel d’EUCAP Sahel Niger se présente
5 questions à: Isabelle BRYNCKMAN — Experte en Gestion des Frontières
Détachée de la Police Belge en 2016/2017, Isabelle Brynckman a eu le plaisir de revenir produire ses activités à EUCAP Sahel Niger depuis juillet 2018. Après deux ans et demi en qualité d’experte au sein de la Mission, elle a pu observer la capacité du partenaire à acquérir les compétences opérationnelles qu’elle a su dispenser. Une expérience humaine et professionnelle marquante.
1. Quelles sont vos taches à EUCAP Sahel Niger ?
J’ai été recrutée comme « Experte Gestion des Frontières », je suis intégrée au sein de l’unité migration qui dépend du département des opérations de la mission EUCAP Sahel Niger.
Au fil des ans, j’ai vue évoluer mes tâches. Lorsque je suis arrivée dans la mission en 2016, ma principale fonction étai de dispenser les formations en fraude documentaire. Aujourd’hui nous avons une équipe de formateurs nigériens, de la Police Nationale, de la Gendarmerie Nationale et de la Garde Nationale, qui assurent les formations eux-mêmes. Dans ce domaine, ma tâche consiste désormais à assurer le suivi et l’accompagnement des formateurs nationaux mais aussi de superviser les formations.
Une autre tâche est la programmation, l’organisation, et la mise en œuvre des exercices pratiques de contrôle des personnes : ceci au Commissariat Spéciale de l’Aéroport et aux ficelles. Ces formations regroupent des Analystes en Fraude Documentaire et permettent de mettre en pratique les compétences et connaissances acquises lors des formations, et d’évaluer directement les effets de celles-ci.
Enfin il reste la gestion des projets, en ce qui me concerne, il s’agit d’identifier les besoins opérationnels de notre partenaire et y répondre par la fourniture de matériel. Tout cela dans le but que notre partenaire puisse gérer plus efficacement ses frontières.
Bien entendu, je suis également au service des partenaires, des forces de sécurité intérieure et autres qui ont besoin d’expertise et conseil en matière de gestion des frontières.
2. Pourquoi est-ce que vous avez décidé de travailler pour une mission PSDC?
J’ai un long parcours dans le domaine de la sécurité et depuis le début de ma carrière j’ai toujours voulu travailler à l’étranger. Je n’ai jamais aspiré à un emploi de bureau avec des horaires et une routine fixe.
En 2016 j’ai eu la chance que la police belge m’ait détachée dans la mission EUCAP Sahel Niger, c’est ainsi que j’ai eu mon premier contact avec une mission PSDC. Et comme c’était une expérience positive, j’ai décidé d’y rester.
Travailler dans une mission PSDC est très enrichissant non seulement sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan personnel. J’ai découvert de nouvelles cultures, l’environnement multiculturel implique travailler avec des personnes qui ont d’autres normes et habitudes, etc. … tout cela permet de remettre les choses en perspectives.
3. Pourquoi est-ce que vous avez choisi travailler au Niger ?
C’est la police belge qui m’a proposée de postuler pour cette mission. Je dois avouer qu’à l’époque, je ne savais pas grand-chose sur le Niger. J’ai commencé à m’informer et le pays s’est avéré très peu développé, le danger grand, mais la population accueillante. Tout cela, ainsi que le nouveau défi, m’ont fait décider de tenter ma chance. Ce que je n’ai pas regretté un seul instant.
4. Quel a été, jusqu’au présent, votre plus grand défi au Niger?
Parfois ma patience est mise à l’épreuve. Très souvent le processus de réalisation de certains objectifs est lourd et lent. Cela est dû à différentes raisons telles que le circuit administratif, les différences culturelles, le matériel qui n’est pas disponible, … Il faut vraiment savoir garder son calme dans telle situations.
5. Quel conseil pouvez-vous donner à ceux qui sont intéressés à travailler dans une mission CSDP ?
La mission EUCAP Sahel Niger est une mission avec un niveau de risque très élevé et imposant la condition de célibataire géographique. Bien sûr, cela implique de nombreuses restrictions, ce qui a un impact non négligeable et à prendre en compte. Il faut bien être conscient de cela et être disposé à s’y conformer avant de postuler. Il s’agit surtout de trouver le bon équilibre entre le travail et la vie privée.
Finalement je dirais : Osez! L’ambiance au sein d’une mission comme EUCAP Sahel Niger est agréable et il règne une franche camaraderie. Je peux dire que je suis épanouie et mon travail au sein de la mission me permet de me réaliser à titre personnel.