Compagnie mobile de contrôle des frontières (CMCF)
« Je prie pour le succès de la CMCF »
La société civile s’engage pour plus de sécurité aux frontières
EUCAP Sahel Niger soutient la Police Nationale dans le renforcement des relations de confiance entre la nouvelle compagnie mobile de Birni N’Konni et la population vivant dans la zone.
Une soixantaine des personnes se sont rassemblées dans la salle de l’hôtel Sakola à Birni N Konni — des femmes et des hommes des communautés vivant autour de la localité, des autorités administratives, coutumières et religieuses dans la région, y compris des ONGs et des syndicats des commerçants, des transporteurs ainsi que les organisations féminines.
Nous sommes dans la région de Tahoua. La localité de Birni N Konni se trouve à environs 420 kilomètres de Niamey et seulement à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Nigeria — là où la situation sécuritaire présente actuellement un vrai risque pour la vie des gens. « Presque chaque jour, nous apprenons qu’a eu lieu une attaque ou un enlèvement « explique l’un des participants. »
Afin de mieux protéger les populations affectées, la Police Nationale en coopération avec EUCAP Sahel Niger ont formé pendant les six derniers mois une nouvelle compagnie mobile de 252 policiers qui vont désormais sécuriser et contrôler cette zone. Avant leur déploiement sur le terrain, les autorités nigériennes ont organisé à la mi-novembre 2019, une première rencontre entre les futures forces de sécurité et la société civile au travers d’un atelier de sensibilisation.
L’objectif de celui-ci était de réfléchir ensemble sur les voies et moyens permettant de renforcer les relations de confiance avec les populations locales afin de mieux les impliquer dans la lutte contre les défis sécuritaires qui affectent la région : la criminalité transnationale organisée, en ce compris le trafic de drogue et d’armes, le terrorisme et la migration clandestine.
La CMCF — une force républicaine
« Bâtir des liens de confiance entre la population de la zone dans laquelle la CMCF se déploie demeure une condition essentielle pour l’efficacité de la nouvelle compagnie. Ils ont besoin du soutien et de la collaboration de la population de la même façon que la population a besoin de leur soutien », a indiqué M. Abdourahamane Moussa, gouverneur de Tahoua, lors de l’ouverture de l’atelier le 11 novembre 2019.
Dans le même esprit, le Directeur de la surveillance du Territoire, Monsieur Abdourahamane Alfa, a confirmé ces réflexions : « La CMCF est une force républicaine. C’est dans le cadre de notre approche de police citoyenne que nous impliquons les populations dans ce projet et que nous les appelons à soutenir notre mission. »
Lors des échanges menés du 12 au 14 novembre 2019, les participants ont notamment évoqué les principaux motifs de disputes entre la police et la population, les problèmes récurrents de sécurité qui affectent les femmes, les hommes, les jeunes et les enfants, ainsi que les causes de l’extrémisme violent, de la criminalité et de la migration irrégulière. Ils ont en outre échangé leur perceptions sur le mandat et les fonctions de la Police Nationale en général et ceux de la CMCF en particulier, ceux spécifiques des autres forces de sécurité intérieure et sur les mécanismes de communication et de collaboration entre la Police Nationale et la population.
« Je n’ai pas de doute quant à la capacité de la compagnie à répondre aux attentes des populations et à relever les défis sécuritaires qui se posent dans la zone, » a déclaré Haro Ammani, le commandant de la 2eme CMCF. « Avec les formations reçues, les membres de la CMCF sont bien préparés à accomplir leur mission de sécurisation des frontières, et ce dans le respect des populations et des lois de la République. En ce sens, il est d’importance pour nous de mieux comprendre les soucis des femmes, des hommes et des enfants et j’apprécie vivement leur souci de partager leurs préoccupations avec nous. »
« Je prie pour le succès de la CMCF »
Pour le maire de Birni n Konni, cette rencontre a été un événement unique : « Nous avons réussi à rassembler des acteurs clés autour d’un sujet très pertinent qui se trouve au cœur des préoccupations des populations. Je prie pour le succès de la CMCF. » Le chef du village de Massalata, situé aux alentours de Birni n Konni, ainsi que le chef des animistes et le représentant de l’imam de la mosquée ont tous exprimé à leur tour leur vif soutien à la CMCF et pris le ferme engagement d’œuvrer pour leur réussite.
De même, le syndicat des taxi motos a déclaré s‘engager à poursuivre les bonnes pratiques de vigilance quant aux personnes transportées. Le président des commerçants a, quant à lui, appelé les participants à relayer les messages clés de l’atelier auprès du reste de la population.
« Je suis heureuse de voir aujourd’hui autant des personnes engagées », a conclu Antje PITTELKAU, cheffe adjointe de la Mission EUCAP Sahel Niger, qui s’est rendue sur place pour accueillir les participants au matin du premier jour de l’atelier. « Etablir la confiance est la base pour créer un espace de collaboration. Cela n’est pas une tâche simple mais l’essentiel est de construire ensemble cette plateforme de dialogue, d’empathie et de solidarité. »